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LA PROBLEMATIQUE DU LOGEMENT EN ILE DE FRANCE

Wednesday 1 November 2006

LA PROBLEMATIQUE DU LOGEMENT EN ILE DE FRANCE

La ville du XIXe siècle était vécue comme une contrainte, celle du XXe siècle est devenue un privilège. Désormais même les couches moyennes souvent porteuses d’un véritable lien social, ne parviennent à se loger à Paris ou dans l’agglomération dense qu’avec difficulté. Entre les deux recensements de 1990 et 1999, les familles ont eu tendance à partir vers la seconde couronne. Cette situation préoccupante rend l’action collective sur le logement et l’habitat prioritaire. Chacun doit pouvoir se loger dans l’agglomération dense et bénéficier de l’accessibilité aux marchés de l’emploi, aux services, aux équipements, aux loisirs. Au même titre que pour le travail ou pour l’éducation, le droit de vivre en ville, le droit de bénéficier de ses multiples usages, participe de l’équité sociale.

Paris, comme le reste de la zone dense francilienne, doit faire face à une hausse importante des prix de l’immobilier. Ce phénomène, expliqué en partie par la rareté du foncier et l’insuffisance de constructions neuves dans l’agglomération parisienne, provoque de nombreux départs de ménages issus des catégories sociales les moins aisées du coeur de l’agglomération vers sa périphérie, contribuant largement à la poursuite de l’extension périurbaine.

Dans le cadre de la révision du SDRIF[1], la Région estime à 60 000 le nombre de logements qui devront être construits chaque année pour résorber cette crise. Il faut donc construire vite et combler les retards pour répondre aux besoins des Franciliens. Mais l’urgence ne doit pas occulter les enjeux fondamentaux et les choix déterminants qui doivent être affirmés pour l’avenir de l’agglomération : lutter contre l’étalement urbain en densifiant le coeur de la métropole et en renouvelant la ville sur elle même et concevoir un habitat de qualité qui devra à la fois favoriser les solidarités, respecter l’environnement, économiser les ressources et offrir à la création architecturale, un espace d’expression.

LA POLITIQUE DE LOGEMENT DE LA VILLE DE PARIS

Les pressions subies par le marché immobilier parisien posent des difficultés pour l’accueil ou le maintien sur le territoire parisien des couches sociales les moins aisées mais aussi des classes moyennes, porteuses de lien social. Cette situation place la problématique du logement au coeur des préoccupations de la Ville de Paris : au même titre que pour le travail ou pour l’éducation, le droit de vivre en ville, le droit de bénéficier de ses multiples usages, participent de l’équité sociale. Toutes les catégories de population doivent pouvoir se loger dans l’agglomération dense et bénéficier de l’accessibilité au marché de l’emploi, aux services, aux équipements, aux loisirs.

La diversité des situations vécues par ces populations (familles, personnes isolées avec ou sans enfants, jeunes travailleurs et étudiants, personnes âgées et handicapées, personnes en parcours d’insertion …) fonde, depuis 2001, l’engagement de la Ville de Paris dans le développement ambitieux et adapté de la production de logements sociaux de toutes catégories. Ainsi, le nouveau PLH[2] adopté en 2004 a fixé un objectif de production de 18 000 logements sociaux locatifs entre 2003 et 2007. La Ville en a déjà financé près de 19 000 de toutes catégories depuis 2001.

Si l’on ne réagit pas aux évolutions actuelles, le cœur de la région risque de se transformer en un lieu de vie pour une élite fortunée de plus en plus restreinte et en un lieu d’accueil temporaire pour une masse de plus en plus pauvre frappée par toutes les précarités, excluant les classes moyennes.



1 SchĂ©ma Directeur d’amĂ©nagement de la RĂ©gion Ile-de-France : Le SDRIF constitue le document cadre de rĂ©fĂ©rence pour l’amĂ©nagement de l’espace et le dĂ©veloppement du territoire rĂ©gional Ă  l’horizon 2030.

2 Programme Local de l’Habitat : document de prĂ©vision et de programmation, qui vise Ă  rĂ©pondre aux besoins en logements et Ă  favoriser la mixitĂ© sociale. Il est Ă©tabli pour une durĂ©e d’au moins cinq ans. La Ville de Paris, qui s’Ă©tait dotĂ©e d’un premier programme en juin 1996, a donc dĂ©cidĂ© de le renouveler, dès 2001.